Malgré Moi (2008)

Ce court-métrage a été progrmammée aux 23èmes instants vidéo numériques et poétiques
à Marseille en Novembre 2010.

conception/réalisation : Marion Faure

Interprétation : Béatrix de Montalier

Images / montage : Pascal Dupoy

Lumières : Denis Boireau

Musique : Olivier Stalla

Il est question de la façon dont les médias modifient notre comportement.
C'est un travail à la frontière de la vidéo danse et de l'essai filmique, il n'y a pas de texte à proprement parler ni de réelle écriture chorégraphique; c'est l'écriture d'un corps au quotidien, dans sa solitude, confronté à l'influence consciente et/ou inconsciente des médias omniprésents dans notre société (presse écrite, télévision, radio, internet).

« Nous sommes voués à consommer, fût-ce autrement, toujours plus d'objets et d'informations, de sports et de voyages, de formation et de relationnel, de musique et de soins médicaux. C'est cela la société post-moderne : non l'au-delà de la consommation, mais son apothéose, son extension jusque dans la sphère privée, jusque dans l'image et le devenir de l'ego appelé à connaître le destin de l'obsolescence accélérée, de la mobilité, de la déstabilisation. Consommation de sa propre existence au travers des médias démultipliés, des loisirs, des techniques relationnelles, le procès de personnalisation génère le vide en technicolor, le flottement existentiel dans et par l'abondance des modèles » Gilles Lipovetsky.

La caméra surprend le corps dans les mouvements de son intimité, elle traque, elle cherche à voir, à comprendre ce qui se joue pour la protagoniste. Il se dégage une certaine indiscrétion, une certaine curiosité de l'oeil de la caméra.

J'ai fait le choix d'un travail en gros plans afin d'insister d'une part sur le corps, la peau, la chair donnée à voir et d'autre part afin de saisir l'intégralité des mouvements des extrémités, plus exactement les mains (une des deux caméras était en permanence fixée sur les mouvements des mains de l'actrice). Des mains qui s'agitent, une bouche qui se crispe donne à voir le malaise, le trouble de l'être et renforce la sensation de tension qui se dégage de l'ensemble.

Les plans serrés me permettent de diriger précisément le regard du spectateur. J'ai délibérément fais le choix des points de vue à donner pour chaque plan pour offrir plus de clarté à mon propos. En proposant un angle de vue, j'essaie de faire entrer le spectateur dans le film.

Le corps est ici filmé dans les mouvements du quotidien. Le travail sur différentes qualités de corps en fonction des séquences était essentiel afin de laisser apparaître des états de corps propre à chaque espace et situation traversés.